Papa est mort, Maman est vieille, très vieille et va nous quitter dans quelques petites années. Je vais me retrouver seule avec mes fils. Mon frère s’est éloigné, ma sœur ne va pas tarder à en faire autant.

Je n’aime pas la vie, elle est décevante. On s’applique à essayer d’être heureux. On n’y arrive pas. On essaye de réaliser ses rêves d’enfants. On n’y arrive rarement.

Le seul rêve que j’ai réalisé, c’est d’avoir des enfants. Mais ça, c’est une vraie réussite. J’adore mes fils ; ce sont de belles personnes, intelligentes, généreuses, gentilles. Mes fils sont mon oxygène, ce pour quoi je vis. Si par malheur, ils disparaissaient avant moi, je me suiciderai. A quoi sert de vivre, s’ils ne sont pas là.

La vie est inutile. On naît, pendant notre enfance on est heureux même quand on est malheureux, disons que l’on a toujours espoir que ça change. On grandit, la fin de la vie nous semble loin, très loin. Puis, on devient adulte, on se marie, on a des enfants. On s’énerve, la vie de couple n’est pas ce que l’on attendait. Chacun vit pour soi, et chacun se sent lésé. On divorce. La vie n’est toujours pas ce que l’on attendait. Y a-t-il une personne bienveillante dans cette vie ? Quelqu’un sur qui on peut se reposer, quelqu’un qui nous aime tel quel et qui nous le dit.

Et maintenant, à la cinquantaine, on perd ses parents. Les seules personnes qui aiment comme vous êtes.

Et puis, ce sera mon tour. Je partirai aussi en laissant mes enfants.

A quoi sert cette vie ? Vraiment.